Pourquoi y a-t-il cet irréalisme de la part de la plupart des jeunes, ou même d’hommes mûrs, à surestimer la femme non-africaine et non arabo-musulmane ? Je dis que 80% de ces cheveux-blonds-yeux-bleus qu’on voit dans les médias et pubs « makayen walou » (ما كاين والو), comme on dit. Je ne comprends pas en quoi le nez un petit peu long de ta camarade de classe altère-t-il de son charme. Sommes-nous, hommes, aussi imposants et attirants qu’un homme scandinave ou russe ? Je pense que notre carrure nous démentira à 80%.
C’est comme si on généralisait l’idée défaitiste que tout-ce-qui-est-africain-ou-arabe est forcément médiocre et non digne d’intérêt. D’où provient un tel manque de lucidité dans une question comme celle de notre appréciation de l’attrait d’une femme, qui normalement est instinctive ? J’ai mon idée là-dessus, mais je ne suis sûr de rien.
Le truc est que… les jeunes (plus ou moins âgés), c’est en critiquant nos femmes que, très paradoxalement, les surestiment. Le truc est que nous concluons souvent que nos femmes n’ont plus ou peu de pudeur. Or, cette affirmation est trop vite dite, car si nos femmes étaient si gravement impudiques elles seraient plus abordables et cèderaient plus volontiers à nos avances, et ainsi nous dirions beaucoup moins souvent qu’elles nous font du « tgou3ir » (تقوعير). Ainsi, suivant ce raisonnement, n’est-ce pas parce que nos femmes sauvegardent encore un tant soit peu de pudeur qu’elles sont encore difficilement accessibles ? N’est-ce pas absurde que nous nous permettions de draguer, à l’américaine, nos femmes, tandis que nous exigeons d’elles deux attitudes opposées, qui sont une pudeur algérienne et une ouverture occidentale ?!
Suivons la logique ci-dessus :
– Chaque homme dit que les femmes sont toutes des putes.
– Et chaque homme loue la chasteté de ses sœurs et de sa mère.
– Donc, chaque femme algérienne est pute et chaste.
Il est évident que même un idiot arriverait au même paradoxal résultat… Je trouve que cette absurdité résume à elle seule tout l’amalgame de manières de penser et de vivre, toute la désharmonie dans laquelle le jeune algérien essaye de vivre. Le résultat « chaque femme algérienne est pute et chaste » et si prégnant qu’il influence inconsciemment notre vision et notre comportement vis-à-vis de la femme !
Il faut se libérer de ça, apprécier l’algérienne selon ses atouts et choisir sa future femme selon nos propres critères… à moins qu’on n’ait aucune confiance en nos capacités de discernement et de jugement !
Plus globalement, il s’agit de libérer notre esprit du carcan de l’autodénigrement. Nous n’avons aucun droit de reproduire la vision que le colonisateur français voulait donner de nous, lequel voulait nous faire accroire que nous sommes une race inférieure, des sauvageons et des sauvageonnes. Non ! Nos femmes ne sont pas des « moustachat » (موسطاشات) sans féminité, nous n’avons aucun droit de les dénigrer et non plus de raviver, encore et encore, le « flambeau » des discours coloniaux !
El Marto sosyal-المارطو صوصيال 
Ça exprime parfaitement la vrais vision sauvagement maquillée d.une grande partie de notre société masculine.. Bonne réflexion
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Merci. Mais je peux te dire que j’ai dû prendre une certaine distance, vis-à-vis de mes propres relations avec les femmes, pour arriver à une vision plus objective des relations homme-femme en Algérie.
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Le problème est que nos femmes se sous-estiment trop. Elles croient qu’elles doivent imiter aveuglement les occidentales pour être à la hauteur, alors que le mérite de soi et la valeur de la personne ne s’identifient pas par rapport au libertinage, aux vices, aux habits ou autre, mais plutôt par rapport aux qualités individuelles,à la moralité que chacun détient, à la vertu, à la piété…
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Beaucoup de femmes – je le constate – ne sont pas aimées et estimées par leur père ou par leurs frères et, en plus, reçoivent une médiocre éducation (au sens large du terme).
La suite est logique : en l’absence de repères pour se valoriser, pour la jeune fille surtout, le moyen le plus rapide de combler l’estime de soi est d’être mignonne, sexy, « femme »… de se plaire et de plaire physiquement…
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le texte est très problématique et sur plusieurs points:
d’abord il est essentialisant. la femme algérienne n’existe pas. Kayen les femmes algériennes. makanch wahda qui nous représente on est multiple et différentes.
ensuite le fait d’utiliser « nos » femmes c’est hyper paternaliste et patriarcal. grave ch7al mazal mawelftouch que hna bni adem kima ntouma machi ta3koum. machi propriété, machi objet.
les femmes yeqedrou ykounou « moustachat », l’appréciation de leur féminité ou manque de féminité ne devrait être le souci d’aucune personne a part elles.
enfin le tout est un ramassis de paroles masculine qui tente de dire des choses positives sur les algériennes mais qui finalement nuit encore plus à notre cause. hadi hiya ta3 ja yesseguemha; 3maha.
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J’essayerai de répondre à la totalité de ta critique.
Je commencerai par ceci que ce texte est un message qui s’adresse à un lectorat en particulier ! Il s’adresse à un lectorat masculin qui assimile mal l’idée l’égalité homme/femme. Voire, à un lectorat qui, comme moi, se « déséduque » du machisme ambiant, un machisme qui ne doit pas être confondu avec la virilité.
Par ailleurs, pour moi, supprimer les idées de féminité/virilité est tout à fait insensé. Inutile de se mentir car la femme est femme et l’homme est homme. Ce que je dénonce est, justement, cette idée perverse de la virilité/féminité que notre société réduit à une passivité/domination.
Je mentionnais, juste ci-haut, le fait de se « déséduquer ». En effet, je ne vais pas, tout de suite, d’un coup de baguette magique, parler à mes concitoyens en supprimant toute idée de patriarcat (qui dirige le monde, que je le veuille ou non). Au contraire, je l’utilise mais à bon escient. Si je reprends pas, ne serais-ce qu’un peu, les schémas sociaux dominants, je risque de ne pas être entendu ; étant donné que même chez les femmes je rencontre de l’auto-misogynie. (J’ai dit récemment à une amie – assez libre pourtant – que sa soeur a choisi un bon mari, mais elle m’a répondu – à ma surprise – que je n’ai pas à dire ceci car c’est l’homme qui choisit sa femme et non le contraire).
Ce que je veux te dire est qu’on ne peut pas adresser un « message » à « l’autre » sans prendre en considération sa « réception » du message, son contexte social. Donc, je le répète, ce que je dis là n’est pas ce que je me dis à « moi-même » mais ce que je dis aux « autres » pour être reçu et écouté.
Ensuite, je me demande pourquoi tu t’adresses à un « vous ». Je suis surpris, parce qu’un peu plus haut tu disais que j’essentialisais la femme. Ne penses-tu pas que, en me réduisant dans le même moule d’un « ntouma », tu fais exactement la même chose avec l’homme « algérien »?
Par ailleurs, en utilisant « algérienne », j’ai voulu au contraire éviter tout essentialisme. J’ai voulu être neutre. Par « femme algérienne » je veux dire « femme de nationalité algérienne », « femme vivant en territoire algérien ».
Enfin, au fond, je te remercie pour ton commentaire, même s’il m’a énervé. Parce que, là, tu m’as donné une occasion géniale pour lever le voile sur quelques ambiguïtés concernant le but de mon message. 🙂
Voilà. Si je n’ai pas répondu à toutes tes critiques, n’hésite pas à me le faire savoir. Mais, s’il te plait, fait le sans mauvaise foi. 🙂 Ciao, et j’attends ton feed-back
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