A chaque boite ébréchée son couvercle boiteux :
Le narcissique n’aime que ceux qui l’idolâtrent, mais en l’idolâtrant, en supportant servilement ses ruades, son arrogance, et sa posture suffisante, ils se DÉPRÉCIENT à ses yeux, ne remplissent plus leur tâche de FAIRE-VALOIR : le narcissique considère alors qu’ILS ONT FAIT LEUR TEMPS, qu’il les a CONSOMMÉS, et que désormais OBSOLÈTES, il doit les remplacer par de nouveaux faire-valoir.
Le narcissique, qui incarne l’essence même du consumérisme, représente l’image type du parfait consommateur, du consommateur idéal : obnubilé de son bien-être, il réifie son entourage pour le réduire à des biens de consommation en vue de satisfaire ses pulsions, son confort, jusqu’à son estime de soi. Autrui devient ainsi un gadget multitâches, UNE MARCHANDISE POLYVALENTE, affectée aux différents échelons de la pyramide de Maslow, depuis l’alcôve jusqu’à l’admiration béate et le masochisme servile qui satisfont au narcissisme du sujet.
Comment expliquer alors que le narcissique trouve autant de faire-valoir ? Qu’il les fait défiler à tire-larigot ? Loin de tomber dans les confortables psychologisme et essentialisme à la mode, qui résolvent tout en décrétant qu’il y a des larbins qui sont nés pour être flagellés, nous préférons une approche à la fois plus triviale et plus simple : la logique de l’échange. Si le faire-valoir accepte de servir de serpillière au narcissique, c’est qu’il le croît investi d’une valeur sociale. En faisant partie de sa cour, le faire-valoir s’imagine CAPTER une part de la valeur dont il a lui-même investi le narcissique. Ainsi on retrouve l’extorsion de la plus-value dans le rapport culturo-mondain : une bande de névrosés qui défendent bec et ongles l’idole qui les prend de haut, pour qu’en l’élevant à bout de bras le clinquant de l’édifice fasse un peu briller ses cariatides.
Extorsion de la plus-value dont ils se réjouissent, au lieu de se révolter contre elle : on comprend mieux ce que Guy Debord entendait par « le surplus de fausse conscience » qu’il prêtait au néo-prolo-aspirant-bourgeois.
En définitive, comme dit l’adage populaire : à chaque boite ébréchée son couvercle boiteux, ou, plus précisément : « tchebtchaq lqa ghlaq » تشبتشاق لقى غلاق.
J’aime bien l’angle de l’article. Il me rappelle par ailleurs un certain narcissique, chef d’une association de culture japonaise (sic), et ses dociles serviteurs/collaborateurs… :p
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