La folie, c’est de perdre son humanité
En restant indifférent aux drames du prochain
Quand des femmes sont violées, infâme indignité
Et qu’on détourne la tête, occupé de son train-train
Quand des enfants sont réduits à la mendicité
La morgue des cœurs froids est leur pain quotidien
On déplore, agacés, qu’ils aient envahi nos cités Réfugiés ?
Ils n’ont eu pour refuge que notre dédain
La folie c’est de n’évoquer Frantz Fanon
Que pour désigner un hôpital psychiatrique
L’hospice ! Voilà à quoi se réduit le nom
De celui qui a tant fait pour nous et l’Afrique
On oublie les fines fleurs de ce continent
Qui a tant souffert de l’impérialisme inique
Ainsi Aimé Césaire, poète de grand talent
Reste ignoré, inconnu auprès du grand public
Révoltons-nous ! Et tournons nos yeux
Vers nos frères d’armes, qui subissent encore les guerres
Que mène le Capital, conquérant, impérieux
Au nom de ses « valeurs » faussement humanitaires
Regardons vers le Sud, vers cette fière terre
Qui a vu sacrifiés tant de ses braves enfants
Refaisons d’Alger la Mecque des révolutionnaires
Rendons-lui sa gloire et son lustre d’antan
Faisons nôtre le mot d’ordre : « L’Afrique aux africains ! » (1)
La liberté comme but, l’impérialisme pour cible
Unissons nos forces, marchons main dans la main
« Soyons réalistes, exigeons l’impossible. » (2)
Soyons dignes de l’héritage de Sankara
De Mandela, Ho Chi Minh, et Che Guevara
Ecrit par: Nassim Bahmed et Djawad Rostom Touati
(1) Sankara. (2) Che Guevara.