Hier, oui, c’ était hier
Par une journée d’hiver
J’ai traîné dans Belcourt
quartier populaire
j’ai marché entre ses usines fermées
abandonnées, sans ouvriers
et ça m’a déchiré le cœur
des usines nationales liquidées
sur ordre du CAPITAL
enfantant plusieurs chômeurs
dans cette zone de tradition ouvrière
hier, j’ai marché dans les rues
de ce quartier cher à mon cœur
comme tous les quartiers populaires
j’y ai vu plein de jeunes chômeurs
et peu de travailleurs
je me suis attablé
dans un café très ancien
au milieu des fumeurs
j’ai bu un thé bien chaud
assis à l’intérieur
le regard vers l’extérieur
vers mes frères
j’ai pensé à toute cette misère
dont souffre toujours notre terre
hier, oui, c’était hier
j’ai marché dans les rues
de ce quartier populaire
les mains dans les poches
solitaire parmi d’autres solitaires
et le cœur solidaire pour
les douleurs de mes frères
j’ai marché en contemplant
les maisons anciennes
de cette zone de tradition ouvrière
belles parce que mélancoliques
j’ai vu aussi d’autres maisons vieilles
démolies ou effondrées
qui seront remplacées par des hôtels?!
et ça m’a fendu le cœur
puis j’ai marché encore
la tête baissée
perdu dans mes pensées
puis j’ai levé la tête vers le ciel
et j’ai vu des hirondelles
voltiger en toute liberté
au milieu de la froideur
au dessus de ce quartier meurtri
et j’ai pensé
mon esprit est hirondelle
les forces des ténèbres
ne peuvent rien me faire
puis j’ai souri
Que nos esprits soient hirondelles
que nos âmes soient solidaires
camarades, frères
cœurs jaillissant de lumières
pour faire face aux ténèbres
pour semer les idées progressistes
la volonté de lutte et l’espoir
dans un environnement que l’ordre noir
veut de total désespoir
hirondelles soyons
et hirondelles restons !