Quand les parvenus de la politique se préoccupent de questions si graves que les propos stupides et misogynes d’un commissaire du Salon du livre aussi arriéré que la ligne éditoriale de la chaine télé sur laquelle il s’est permis ses frasques, l’ombre se fait sur les questions de fond ; et la réaction prend le masque de l’engagement.
Les nouveaux chantres du féminisme algérien se font de la pub sur les réseaux sociaux, mais ça n’inquiétera pas ceux qui devraient être ciblés.
Ce qui frappe de prime abord dans l’appel au boycott du Salon du Livre, c’est la brillante absence de ses instigateurs de tout champ de lutte politique pour les droits de la femme d’abord, ensuite, la volonté affichée de saboter un évènement que de nombreux citoyens et acteurs culturels attendent avec impatience chaque année.
Par ailleurs, le salon international du livre d’Alger est le poumon économique de nombreuses maisons d’éditions ; parmi lesquelles, la maison qui édite l’initiatrice de la pétition et la rédactrice de l’appel, rien que ça… Mais peu s’en faut, la star n’aura surement aucun mal à trouver éditeur preneur de sa belle plume néo-féministe et athée réactionnaire qui traite dieu de p*te dans son premier roman en français tandis qu’elle se targue de vouloir la légalisation de la prostitution, allez savoir qui de Dieu ou de la femme est le bourreau et qui est la victime dans sa tête ! Mais sans que ce ne soit complètement hors sujet, ça reste une autre histoire.
Allant plus loin, ils argumentent leur refus d’appeler à la destitution du forfaitaire, sous prétexte que ce ne serait que de la poudre aux yeux. En quoi la destitution du commissaire et l’exigence de son remplacement par quelqu’un de plus professionnel et responsable ne serait que de la poudre aux yeux ? Mais surtout, en quoi le boycott du Salon serait une panacée à ces dérives obscurantistes de plus en plus médiocres et fréquentes ?
Pour quiconque un tant soit peu rompu aux exigences et vicissitudes de la lutte politique, un tel appel relève d’une démarche purement réactionnaire. Déserter le salon du livre revient non seulement à laisser le champ libre aux intégristes et autres obscurantistes (que les signataires prétendent combattre bec et ongle) mais encore à pénaliser les petites maisons d’édition, les initiatives progressistes, les auteurs, les lecteurs exigeants, les journalistes, les universitaires, tout citoyen assoiffé de culture au sens noble du terme, et enfin la culture elle-même.
Cette mascarade n’est qu’une prise de position réactionnaire, pour ne pas dire frivole, n’était-ce l’atroce indigence politique de notre époque. Elle correspond à une volonté de priver les citoyens algériens d’un des rares évènements culturels d’ampleur qu’on leur concède, sans prendre le risque de s’attaquer réellement à des personnalités plus que controversées (en fait honnies) et bien épaulées ! Manque de courage, opportunisme et inconséquence (voire indigence) politique se marient à merveille.
Rien d’étonnant de la part de nouveaux venus dans le débat politique. Certains artistes auraient mieux fait de continuer de faire dans la littérature inutile qu’ils revendiquaient fièrement, et demeurer dans leur apolitisme assumé.
Parmi les deux ou trois cents signataires de la pétition, aucun n’était présent lors de l’appel à la constitution du front féministe, il y a un peu moins de deux ans (même des « figures » du féminisme telle que Soumia Salhi avaient répondu par un silence aussi apeuré que méprisant). Dans la déclaration de ce front, les militants engagés ne s’étaient pas contenté d’appuyer l’initiative du vote d’une loi pénalisant les violences faites aux femmes, mais avaient réussi ( malgré les sabotages de certains « activistes » présents ) à aller jusqu’à la demande de l’abrogation du code de la famille. Un pas qu’avait même encouragé à l’époque le président de l’APN, Ould Khelifa, via ses nombreuses contributions sur le journal Le Soir d’Algérie. Malheureusement, d’autres stars du militantisme avaient réussi à faire avorter cette belle initiative.
Peu s’en faut pour que nous entendions les rires (ou les pleurs) de véritables militants s’élever de leurs tombes. C’est ainsi qu’on méprise le peuple pour son « ignorance » et sa bigoterie, en encourageant le sabotage de tout ce qui peut contribuer à l’essor du savoir.
Y’aura-t-il quelqu’un un jour pour demander à ce que des librairies et des bibliothèques s’érigent dans notre paysage national ? Pour l’instant, il faudra se contenter de gesticulations bedonnantes d’esprits bien conformes aux normes de l’ambition personnelle, et se sentant au dessus de la mêlée.
Bien entendu, il est peu probable que ce texte bénéficie des faveurs libertaires/réactionnaires/ démocratico /petites bourgeoises des signataires de la pétition, qui pourtant nous assurent de leur respect de la liberté d’expression qu’ils concèdent à leur faux ennemi.
Merci camarade de lutte pour ce texte !…
Moi, militant anticapitaliste, j’invite tous ces petits-bobos à venir dans nos quartiers populaires, pour y vivre, pour y fréquenter les gens et pour essayer de donner les outils d’analyse critique à la classe opprimé qu’ils méprisent tant…
Qui sait ? Ils comprendront peut-être ce que veut dire lutter contre l’obscurantisme et contre l’oppression de Miloud et Fatiha par le conservatisme religieux et le capital…
Mes salutations !
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Mes salutations à toi, camarade Zackaria. Tes contributions sont les bienvenues. Si t’es intéressé, tu me files s’il te plait ton e-mail et je te contacterai (Walid)
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Donc il faudrait tolérer les pires agissements à cause de leurs conséquences ? Il faudrait, donc, toujours agir mais avec mollesse. Dieu, donc, est une nécessité, un préalable et sans lui nul salut ? Vous ne voyez pas cette différence de principes ? Comment parler avec quelqu’un qui nous impose comme postulat : Dieu. Donc, à partir de lui, il faut fonder nos raisonnements ; nulle surprise à ne jamais pouvoir s’entendre. Puisque vous conditionnez le dialogue à une chose qui vous est propre et qu’on ne peut jamais remettre en cause. Or cette discussion peut avoir, devrait pouvoir avoir lieu, en dehors d’un postulat si inflexible.
Mais bien pire, jamais vous ne donnez d’autres arguments, au fond, qu’une critique d’ordre moral. A la fin vous leur reprochez une liberté qui dans votre tête rime avec puterie. Vous ne remettez en cause rien de vos préconceptions. Vous les assénez et c’est très bien ; comme le pire des bigots juge sans réflexion « parce que c’est comme ça ». Vous êtes la pire, la pire parce que c’est à cause de gens comme vous qui s’imaginent, eux, les porteurs de la bonne façon de faire, qui imaginent qu’il faut être tempéré dans la critique et discuter avec son adversaire quitte à bouffer des couleuvres. Que « quand même faut pas exagérer ».
Bien sûr qu’il est tragique que de peittes maisons d’éditions crèvent et souffrent mais n’accusez pas celles qui en sont les victimes mais plutôt les vrais responsables. Cette clique de bigots que vous semblez, au fond de vous, aimez par dessus tout.
Pour parfaire votre article ne manque plus que de le mâtiner de l’injure suprême : juif. Alors tout sera parfait et c’est ainsi qu’Allah est grand.
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Qui a dit qu’on devrait tolérer les pires agissements à cause de leurs conséquences?! Nous n’imaginons pas porter la bonne façon de faire et nous n’acceptons aucune leçon de morale de votre part. Oui, Dieu est une nécessité pour nous, qui sommes les enfants de la société algérienne. Nous combattons l’esprit mercantiliste capitaliste baigné dans de la sauce religieuse et la marchandisation de la spiritualité (valeurs promues par l’Establishment de l’Arabie Saoudite et des principautés du Golfe), mais nous respectons profondément le sentiment religieux du peuple d’où nous sommes issus. Nous ressentons du mépris pour toute personne qui méprise les quartiers populaires et les convictions religieuses de ses habitants. Nous ne sommes pas en rupture avec nos compatriotes. On écrit nos textes et nos commentaires avec nos vrais noms et on assume nos écrits , on ne se cache pas derrière des pseudos! Nulle entente possible avec des gens comme vous! L’équipe d’El Marto (Djawad et Walid)
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Merci à la contribution de MArteau social !
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